Le vitiligo chez l’enfant : guide pour les parents
Même avec l’émergence de l’internet et l’accès au savoir, des maladies restent encore mal connues. Comme le cas du vitiligo, qui plonge la plupart des gens dans le flou. Cette affection touche 1 à 2 % de la population mondiale et apparait souvent entre 10 et 30 ans. Toutefois, les symptômes peuvent débuter dès le plus jeune âge. Que vous soyez parents ou non, que vous connaissiez un enfant atteint ou non, cet article est pour vous. Découvrez plus bas un guide parental sur le vitiligo infantile.
Qu’est-ce que le vitiligo ? 
Le vitiligo est une maladie cutanée chronique où les mélanocytes, les cellules responsables de la pigmentation de la peau, sont détruits. Par conséquent, une dépigmentation progressive s’installe. Elle se manifeste par des taches blanches sur diverses parties du corps, comme le visage, les mains, les bras, les pieds, les jambes, et même les cheveux. La progression de la maladie est imprévisible et peut être déclenchée par des blessures, des coups de soleil, ou un stress émotionnel.
Il en existe deux principales formes :
- Vitiligo segmentaire qui est un aspect limité à souvent une moitié de visage ou une zone spécifique. Elle se développe rapidement, habituellement chez les enfants ou les jeunes adultes et tend à se stabiliser.
- Vitiligo généralisé qui est le plus courant, se manifestant par des taches dépigmentées symétriques sur différentes parties du corps. L’âge d’apparition varie et les territoires concernés peuvent rester localisés ou s’étendre avec le temps.
Il peut commencer segmentaire, puis se généraliser après. Ses causes exactes ne sont pas encore complètement comprises. Environ 30 % des personnes atteintes ont un membre de leur famille également touché, suggérant un facteur héréditaire. Il est aussi suspecté d’être une maladie auto-immune, où le système immunitaire attaque les mélanocytes. Cette maladie est souvent associée à d’autres troubles comme le diabète de type 1, la polyarthrite rhumatoïde ou des problèmes de thyroïde.
Ses symptômes principaux incluent l’apparition de taches blanches cutanées, de formes et tailles variables, qui ont tendance à s’agrandir. La maladie peut affecter les cheveux et les poils, entraînant une dépigmentation.
Le diagnostic est généralement basé sur un examen clinique par un dermatologue. Ce médecin pourrait aussi demander des antécédents familiaux de vitiligo. Il peut effectuer des tests supplémentaires, comme une prise de sang, pour exclure d’autres dermatoses.
Quels sont les impacts du vitiligo chez l’enfant ?
Pour un enfant, être atteint de vitiligo affecte le moral et l’estime de soi. Chaque déménagement ou un changement d’école peuvent être source d’inquiétude. L’idée d’affronter un nouvel environnement moins bienveillant et de devenir la cible de moqueries ou de curiosité peut être particulièrement stressante. La maladie pourrait poser problème dans les cours de sport ou lors des vacances et sorties hors de l’univers familial.
Si vous trouvez que c’est déjà un peu trop pour un enfant, essayez d’imaginer son adolescence. Cette période demeure très sensible. Sa souffrance n’est pas proportionnelle à l’étendue de l’affection. La puberté apporte son lot de bouleversements corporels, rendant parfois les taches difficiles à cacher. Les premières rencontres amoureuses, l’importance de l’opinion des amis, et les critiques sur les réseaux sociaux demeurent autant d’obstacles supplémentaires.
Comment se passe la prise en charge ?
En tant que parents, vous êtes les premiers acteurs dans la prise en charge du vitiligo de votre enfant. L’accompagnement psychologique peut être nécessaire pour votre famille. Il permet de renouer le dialogue et de dédramatiser la situation. Ses frères et sœurs peuvent se sentir délaissés. Les séances peuvent aider à équilibrer l’attention portée à chaque membre.
Traitement du vitiligo
À l’heure actuelle, le vitiligo ne possède pas de traitement curatif. Toutefois, plusieurs options thérapeutiques visent à améliorer l’apparence des lésions et à ralentir la progression de la maladie :
- Crèmes ou pommades à base de corticostéroïdes appliquées sur les taches dépigmentées pour favoriser la repigmentation.
- Analogues de la Vitamine D qui sont souvent utilisés en combinaison avec les corticostéroïdes pour stimuler la production de mélanine.
- Photothérapie aux rayons ultraviolets pour promouvoir la repigmentation.
- Transplantation de mélanocytes sains sur les zones dépigmentées, réservée aux cas sévères et stables.
L’efficacité des traitements varie d’une personne à l’autre. Il est essentiel de consulter un dermatologue pour déterminer la meilleure approche thérapeutique adaptée à chaque situation.
Rôles des parents
Pour l’aider à grandir sereinement, ne lui transmettez pas vos propres angoisses. Anticipez les situations délicates, si nécessaires, informez son enseignant et son responsable pédagogique. En général, jusqu’à la fin de l’école primaire, il vivra bien avec cette « spécificité » si son entourage reste bienveillant.
Dès son plus jeune âge, préparez votre enfant à répondre aux questions de ses camarades ou des adultes. Expliquez-lui qu’il n’est pas seul à avoir cette dermatose et que de nombreuses personnes en sont également atteintes. Cela le rassurera et l’aidera à comprendre que sa santé n’est pas menacée, contrairement à ce qu’il pourrait imaginer en voyant la fréquence des consultations médicales. La repigementation prend du temps, apprenez-lui à être patient.
Lui répondre de manière claire et simple est très important. De cette manière, vous lui insufflerez de la valeur. Le vitiligo ne doit pas être un sujet tabou, mais ne doit pas non plus être un élément constant de conversation. Ne cherchez pas sans cesse de nouvelles zones dépigmentées devant lui ou des proches.
Il a le droit de vivre comme un enfant de son âge. Discutez avec lui du pour et du contre d’une activité physique qu’il aimerait faire. Choisissez des vêtements protecteurs pour les sports à risque.
Une fois devenu adolescent, soyez attentifs à leurs comportements, à leurs allusions et à leurs silences. Partagez-lui les histoires fascinantes des célébrités atteintes de cette maladie et n’hésitez pas à montrer votre soutien !
Le vitiligo n’est pas contagieux. Vous avez vu que cette dépigmentation cutanée est encore une source de moquerie. La prise en charge de l’affection prend du temps et nécessite tout l’aide possible, surtout d’un dermatologue. Maintenant, vous savez comment vous comporter avec les enfants à peau vitiligineuse de votre entourage. Diffusez ces informations pour éviter la stigmatisation de ces personnes !
